SOCIÉTÉ
Quand l’histoire nous est contée
[Adeline Mantyk]
Mis en ligne le 8 avril 2013, publication : Volume 2, numéro 6
Les étudiants du département d’Histoire de l’UQAR nous ont présenté la septième édition de leur Kaléidoscope historique le 22 février dernier, à la salle Alphonse Desjardins du Musée Régional de Rimouski. Haute en couleur, cette conférence dynamique couvrant aussi bien archéologie, patrimoine régional qu’histoire générale et historiographie québécoise, nous a propulsés dans un voyage à travers le temps.
Mais qu’est-ce qu’un kaléidoscope après tout ? Selon notre Petit Robert, il s’agit d’une succession rapide et changeante d’impressions, de sensations, d’activités. C’est aussi un petit instrument dont les fragments mobiles de verre coloré produisent d’infinies combinaisons d’images aux multiples couleurs. Le substantif est donc parfaitement approprié. Ce colloque, riche en érudition, en culture et en diversité, a proposé des perspectives nuancées et éclectiques sur de vastes sujets.
Et que dire du lieu d’accueil de la réunion ! Le Musée Régional de Rimouski est abrité dans la première église de pierres de Rimouski, la plus vieille de l’Est du Québec, construite en 1823. Abandonnée en 1852, l’église devient alors le premier séminaire de Rimouski, collège industriel, en 1963. Le lieu parfait pour des plumes historiennes aguerries, tout autant que novices. On célèbre d’ailleurs, cette année, les 150 ans du Séminaire, avec toute une ribambelle de manifestations au programme.
Aux sources de l’événement
Remontons donc à la fondation de cet événement. C’est sur une initiative de Karine Hébert, professeure d’histoire à l’UQAR, de Benoît Beaucage, professeur d’histoire retraité de l’UQAR, et d’Éric Bédard, également historien de renom, qu’est né le Kaléidoscope, en 2006. Mis en place par l’Association des Étudiants en Histoire (AEEH), le comité des programmes de deuxième cycle en histoire et en partenariat avec le Musée Régional, cette démonstration colorée permet, chaque année, de soutenir les étudiantes et étudiants dans leurs projets. Afin de valoriser et de faire connaître les travaux de nos futurs historiens, ainsi que de promouvoir la science historique, il sert aussi à rendre compte de la richesse et la diversité des sujets que l’on peut aborder en histoire.
Regroupant des étudiants du département d’Histoire et du département de Lettres, de premier comme de deuxième cycle, la conférence s’est divisée en trois parties principales, chaque présentation étant limitée à une durée maximale de 15 minutes, montre en main ! Les deux présidents de séances, Gaston Desjardins, professeur d’histoire de l’UQAR et Pierre Collins, archiviste retraité de l'UQAR, ont joué, le temps d’un après-midi, les maîtres du temps. Le but de cet exercice minuté annuel pour nos étudiantes et étudiants uqariens, outre le fait de nous en apprendre plus sur l’histoire, est de se préparer aux lectures et conférences publiques qu’ils seront probablement amenés à effectuer dans leur future carrière.
Mais qu’est-ce qu’un kaléidoscope après tout ? Selon notre Petit Robert, il s’agit d’une succession rapide et changeante d’impressions, de sensations, d’activités. C’est aussi un petit instrument dont les fragments mobiles de verre coloré produisent d’infinies combinaisons d’images aux multiples couleurs. Le substantif est donc parfaitement approprié. Ce colloque, riche en érudition, en culture et en diversité, a proposé des perspectives nuancées et éclectiques sur de vastes sujets.
Et que dire du lieu d’accueil de la réunion ! Le Musée Régional de Rimouski est abrité dans la première église de pierres de Rimouski, la plus vieille de l’Est du Québec, construite en 1823. Abandonnée en 1852, l’église devient alors le premier séminaire de Rimouski, collège industriel, en 1963. Le lieu parfait pour des plumes historiennes aguerries, tout autant que novices. On célèbre d’ailleurs, cette année, les 150 ans du Séminaire, avec toute une ribambelle de manifestations au programme.
Aux sources de l’événement
Remontons donc à la fondation de cet événement. C’est sur une initiative de Karine Hébert, professeure d’histoire à l’UQAR, de Benoît Beaucage, professeur d’histoire retraité de l’UQAR, et d’Éric Bédard, également historien de renom, qu’est né le Kaléidoscope, en 2006. Mis en place par l’Association des Étudiants en Histoire (AEEH), le comité des programmes de deuxième cycle en histoire et en partenariat avec le Musée Régional, cette démonstration colorée permet, chaque année, de soutenir les étudiantes et étudiants dans leurs projets. Afin de valoriser et de faire connaître les travaux de nos futurs historiens, ainsi que de promouvoir la science historique, il sert aussi à rendre compte de la richesse et la diversité des sujets que l’on peut aborder en histoire.
Regroupant des étudiants du département d’Histoire et du département de Lettres, de premier comme de deuxième cycle, la conférence s’est divisée en trois parties principales, chaque présentation étant limitée à une durée maximale de 15 minutes, montre en main ! Les deux présidents de séances, Gaston Desjardins, professeur d’histoire de l’UQAR et Pierre Collins, archiviste retraité de l'UQAR, ont joué, le temps d’un après-midi, les maîtres du temps. Le but de cet exercice minuté annuel pour nos étudiantes et étudiants uqariens, outre le fait de nous en apprendre plus sur l’histoire, est de se préparer aux lectures et conférences publiques qu’ils seront probablement amenés à effectuer dans leur future carrière.
Une programmation variée
La première séance a rassemblé les présentations de trois étudiants sur l’historiographie de l’enseignement de l’histoire au Québec. La place des femmes dans l’historiographie amérindienne et la dissolution du pouvoir des chamanes au temps des colonies furent aussi analysés. Pour les novices en la matière, je tiens à préciser qu’historiographie signifie « histoire de l’histoire ». Il ne s’agit pas de commenter ou d’analyser les faits historiques en tant que tels, mais bien de s’attarder sur les conceptions de l’histoire, les écoles de pensées, les manières de faire des historiens. Il s’agit d’une science offrant une autre dimension de l’histoire, un travail approfondi. Jean Bélanger, étudiant à la maîtrise, qui a remporté le prix du jury, nous a livré une rétrospective des débats sur l’enseignement de l’histoire au Québec. La seconde partie du colloque nous a emmenés en Europe du temps de la Révolution française, puis du temps de la dictature mussolinienne. Enfin, les derniers intervenants nous ont ramenés à des considérations plus locales, en nous livrant le fruit des résultats de leur travail de terrain. Grâce à divers projets mis en place par le module d’histoire, les étudiants bénéficient d’une opportunité unique dans le domaine patrimonial local. Ils ont pu faire part de l’état d’avancement de leurs recherches et de leur implication dans des projets aux retombées positives pour l’UQAR, tels que le chantier-école d’archéologie de l’île Saint Barnabé, l’inventaire des ressources patrimoniales bas-laurentiennes, ou l’université d’été en patrimoine. À ce titre, Joannie Rousseau-Plante et Jessie Morin, qui ont toutes deux reçu le prix du public pour leur prestation, se sont servi de l’histoire orale, une facette parfois moins explorée de la science historique, mais tout autant captivante, pour nous parler de la pertinence de la mise en valeur du patrimoine immatériel de Métis-sur-Mer.
Après la remise des prix, un cocktail avec buffet, gracieusement offert par l’AEEH, a permis aux étudiantes, étudiantes et à leur public de pouvoir approfondir d’une manière conviviale les notions et sujets abordés lors de la conférence.
Une belle Histoire
Ce Kaléidoscope 2013 nous démontre, une fois de plus, la grande valeur que détient l’histoire au sein d’une société. Il nous rappelle également que l’histoire n’est pas une science abstraite ou inabordable et que l’on peut la trouver à deux pas de chez nous, aux alentours d’un village façonné par les décennies. On peut aussi l’analyser de façon plus approfondie, en explorant l’histoire de l’histoire, elle nous permet alors de sonder la complexité des réalités humaines, mais elle se trouve toujours à proximité et à l’intérieur même des hommes. Nous ne pouvons, ni même ne souhaitons nous en défaire. Plus encore, cette rencontre tout public annuelle nous rappelle que l’histoire est faite pour être mise en lumière, non pas pour rester empoussiérée sur les étagères d’une bibliothèque. L’histoire se forme pour être contée.
La première séance a rassemblé les présentations de trois étudiants sur l’historiographie de l’enseignement de l’histoire au Québec. La place des femmes dans l’historiographie amérindienne et la dissolution du pouvoir des chamanes au temps des colonies furent aussi analysés. Pour les novices en la matière, je tiens à préciser qu’historiographie signifie « histoire de l’histoire ». Il ne s’agit pas de commenter ou d’analyser les faits historiques en tant que tels, mais bien de s’attarder sur les conceptions de l’histoire, les écoles de pensées, les manières de faire des historiens. Il s’agit d’une science offrant une autre dimension de l’histoire, un travail approfondi. Jean Bélanger, étudiant à la maîtrise, qui a remporté le prix du jury, nous a livré une rétrospective des débats sur l’enseignement de l’histoire au Québec. La seconde partie du colloque nous a emmenés en Europe du temps de la Révolution française, puis du temps de la dictature mussolinienne. Enfin, les derniers intervenants nous ont ramenés à des considérations plus locales, en nous livrant le fruit des résultats de leur travail de terrain. Grâce à divers projets mis en place par le module d’histoire, les étudiants bénéficient d’une opportunité unique dans le domaine patrimonial local. Ils ont pu faire part de l’état d’avancement de leurs recherches et de leur implication dans des projets aux retombées positives pour l’UQAR, tels que le chantier-école d’archéologie de l’île Saint Barnabé, l’inventaire des ressources patrimoniales bas-laurentiennes, ou l’université d’été en patrimoine. À ce titre, Joannie Rousseau-Plante et Jessie Morin, qui ont toutes deux reçu le prix du public pour leur prestation, se sont servi de l’histoire orale, une facette parfois moins explorée de la science historique, mais tout autant captivante, pour nous parler de la pertinence de la mise en valeur du patrimoine immatériel de Métis-sur-Mer.
Après la remise des prix, un cocktail avec buffet, gracieusement offert par l’AEEH, a permis aux étudiantes, étudiantes et à leur public de pouvoir approfondir d’une manière conviviale les notions et sujets abordés lors de la conférence.
Une belle Histoire
Ce Kaléidoscope 2013 nous démontre, une fois de plus, la grande valeur que détient l’histoire au sein d’une société. Il nous rappelle également que l’histoire n’est pas une science abstraite ou inabordable et que l’on peut la trouver à deux pas de chez nous, aux alentours d’un village façonné par les décennies. On peut aussi l’analyser de façon plus approfondie, en explorant l’histoire de l’histoire, elle nous permet alors de sonder la complexité des réalités humaines, mais elle se trouve toujours à proximité et à l’intérieur même des hommes. Nous ne pouvons, ni même ne souhaitons nous en défaire. Plus encore, cette rencontre tout public annuelle nous rappelle que l’histoire est faite pour être mise en lumière, non pas pour rester empoussiérée sur les étagères d’une bibliothèque. L’histoire se forme pour être contée.