La voix des bélugas Alexandre Royer-Lavallée - 8 décembre 2014
Le 11 octobre dernier avait lieu une grande marche citoyenne à Cacouna pour manifester contre un projet de port pétrolier qui s’implanterait dans cette petite communauté à l’est de Rivière-du-loup. En plus du port, ce projet implique la construction d’un pipeline. Les risques d’un déversement dans le fleuve et sur les terres, l’accroissement de la circulation de pétroliers sur la voie maritime et le dérangement des espèces qui y vivent faisaient partie des enjeux soulevés par les manifestants. Le béluga, mammifère emblématique du Saint-Laurent, est d’ailleurs devenu le symbole le plus fort de cette lutte environnementale.
Selon les organisateurs, environ 2500 personnes marchaient dans les rues de la ville. Des citoyens venus en autobus de Rimouski, de Québec et de Montréal s’étaient joints à ceux de Cacouna, en plus de l’habituel gratin politique. Les couleurs du Bloc Québécois, du Parti vert, du Nouveau Parti démocratique du Québec, du Parti Québécois, de Québec solidaire et d’Option nationale se faisaient voir parmi la foule attroupée devant l’église du village.
À 12 h, tous sont rassemblés devant l’église. Les gens discutent, regardent les slogans écrits sur les affiches. Des discours sont prononcés par des citoyens et des acteurs du mouvement environnemental.
Sur les coups de 13 h, la marche se met en branle. L’ambiance est conviviale. Des jeunes et des moins jeunes forment le cortège. La foule est plutôt hétérogène. Tout en marchant, des gens scandent des slogans :
« Citoyens en colère, stoppons les pétrolières ! » « Baleine, béluga… phoque TransCanada ! »
À 14 h, la foule se rassemble au Port de Gros-Cacouna. Des discours sont prononcés :
« La disparition d’une seule espèce a un impact sur toutes les autres. Les bélugas ne votent pas. Ces bélugas ne parlent pas, nous serons leur voix », dit Christian Vanasse, humoriste et auteur. Un autre humoriste, Fred Dubé, image quant à lui la situation : « Ce pipeline phallique qui pénètre sans consentement et déverse son pétrole visqueux… J’appelle ça un viol ! »
Alyssa Symons-Bélanger, l’une des manifestantes qui s’étaient enchaînées devant la raffinerie de Suncor à Montréal-Est pour dénoncer l'inversion du pipeline 9B d'Enbridge a pour sa part encouragé les gens présents à « découvrir l’activiste en soi ».
Les manifestants sont ensuite revenus devant l’église, où des discours politiques ont été prononcés.