Entre nature humaine et inhumaine, la biologie, une autre science molle!
[Mathieu Parent]
Mis en ligne le 27 août 2014, publication : Volume 4, numéro 1
Parce qu’ils adoptent des manières de voir, qu’ils doivent cibler et même isoler ou déplacer, voire parfois contraindre, des aspects du vivant pour questionner des relations et processus spécifiques; parce qu’eux non plus ne peuvent tout voir ou voir à tout (ce qui ne serait pas cohérent de toute façon, ni d’un point de vue biologique, ni d’un point de vue politique); parce qu’ils peuvent choisir, au moins virtuellement, potentiellement, leurs mots, leurs concepts, leur engagement; parce qu’ils participent dans la cité, la société et le monde à partir de positions qui ne sont pas en tout uniques et qu’ils sont sujets d’alliances diverses dans leur pratique en rapport à des mondes « altiers »; parce qu’ils travaillent dans des systèmes ouverts dont ils font partie, les personnes qui ont « recours » à la biologie s’investissent, comme tant d’autres, en se mobilisant avec les références, les méthodes et postures d’une science molle.
Cela ne devrait que nous réjouir, car c’est, au fond, une sorte de libération, non pas de toutes traditions ou méthodes orientant la pratique ou l’observations, mais d’une vision qu’on pourrait qualifier de "patro"-scientifique des possibles et expériences s’ouvrant via les institutions socio-culturelles « savantes » et scolaires. La philosophie comme pensée et pratique, au sens le moins pur, peut ainsi se faire foyer majeur de l’espace public dont toutes les expériences et pratiques institutionnelles et « scientifiques » sont constitutives. Par ailleurs applicable à tous les champs d’activités, ce dépassement qui me semble un constat primaire à l’éveil de la dimension « citoyenne » de l’engagement scientifique, pousse l’Université aux « limites » de la Cité.
Le sens de mon intervention, en résumé, consiste principalement à poser en critique à la fois la naturalisation de l’humain et de son environnement, particulièrement par des approches qui ramènent tout à des processus internes sans tenir compte des transformations « parallèles » des entités des milieux concernés, et la participation de tous à ces dernières. Sur le plan des interactions, il semble ainsi résister un tiers espace qui m’apparaît avoir sa place au cœur des enjeux de "conservation" de "la" nature ou de "la" culture. Parce qu’il fait place à l’autre et n’est pas toujours affaire de logique, mais plutôt de liens et de possibles, il ramène l'activité à un mode transitif ouvert sur l’émergence. Même si l’on conçoit la pratique de recherche et les sciences comme des voies pouvant contribuer à élargir notre connaissance des conceptions du discours humain, il demeure nécessaire de regarder où l’on met les pieds. Nous ne sommes pas les premiers humains; comment n’être ni les seuls, ni les derniers ?
Cela ne devrait que nous réjouir, car c’est, au fond, une sorte de libération, non pas de toutes traditions ou méthodes orientant la pratique ou l’observations, mais d’une vision qu’on pourrait qualifier de "patro"-scientifique des possibles et expériences s’ouvrant via les institutions socio-culturelles « savantes » et scolaires. La philosophie comme pensée et pratique, au sens le moins pur, peut ainsi se faire foyer majeur de l’espace public dont toutes les expériences et pratiques institutionnelles et « scientifiques » sont constitutives. Par ailleurs applicable à tous les champs d’activités, ce dépassement qui me semble un constat primaire à l’éveil de la dimension « citoyenne » de l’engagement scientifique, pousse l’Université aux « limites » de la Cité.
Le sens de mon intervention, en résumé, consiste principalement à poser en critique à la fois la naturalisation de l’humain et de son environnement, particulièrement par des approches qui ramènent tout à des processus internes sans tenir compte des transformations « parallèles » des entités des milieux concernés, et la participation de tous à ces dernières. Sur le plan des interactions, il semble ainsi résister un tiers espace qui m’apparaît avoir sa place au cœur des enjeux de "conservation" de "la" nature ou de "la" culture. Parce qu’il fait place à l’autre et n’est pas toujours affaire de logique, mais plutôt de liens et de possibles, il ramène l'activité à un mode transitif ouvert sur l’émergence. Même si l’on conçoit la pratique de recherche et les sciences comme des voies pouvant contribuer à élargir notre connaissance des conceptions du discours humain, il demeure nécessaire de regarder où l’on met les pieds. Nous ne sommes pas les premiers humains; comment n’être ni les seuls, ni les derniers ?